vendredi 12 décembre 2008

Dans la rue pour devenir stagiaires !? Mais où va-t-on?

En tant que libéral et donc humaniste, un de mes buts en créant NoteTonStage.fr est de permettre aux étudiants de choisir une entreprise qui les recevrait correctement durant quelques mois de stage.

C'est un fait, les abus se sont généralisés, (rémunération basse ou inexistante, remplacement de CDI ou CDD par des stagiaires).

Un mouvement de protestation s'est élevé en 2005 (generation-precaire.org, que j'apprécie) pour demander à l'Etat de réagir. Un pas a été fait pour la gratification des stages, avec la loi Egalité des chances (2006). J'ai cru, moi aussi, à une avancée majeure.

Or, le décret paru oblige la gratification des stages de plus de 3 mois et ceci empêcherait certains de décrocher des stages longs, pourtant obligatoires pour leur diplôme, car toutes les structures ne peuvent les rémunérer, en particuliers les professions de santé telles que les orthophonistes. Pour se faire entendre, les étudiants en orthophonie manifestaient hier, jeudi 11 décembre, à Paris.

Leur requête? Que l'Etat mette la main à la poche.

Je les comprends mais, à mon avis, c'est une fausse solution.

Si je résume la situation,
  • l'Etat (dés)organise la santé avec le succès (des déficits) que l'on sait, et appauvri les professions de santé à vouloir faire des économies un peu partout,
  • il (dés)organise aussi le marché du travail avec le succès (du chômage) que l'on sait, en créant une législation d'une rigidité et d'une complexité unique en Europe,
  • il publie des lois, souvent populistes, qui font plus déplacer voire créer des problèmes que de les résoudre.
Bref, plus l'Etat intervient, change les règles du jeu, et plus il crée des tensions, des déséquilibres, des inégalités, voire des injustices... dont celles dont je parle ici.

Aller piocher de l'argent, qu'il n'a pas, pour combler une partie du problème de l'emploi n'est pas, à mon avis, une solution viable à long terme.


Je pense, au contraire, que l'on a besoin de moins d'Etat et plus de libertés... Libertés d'action sur la santé, sur l'éducation et le sur marché du travail.

Ainsi,
  • pourquoi ne pas laisser les practiciens fixer leur prix. Ils se font avoir depuis des années par les tarifs de la Secu... je ne serai pas révolté de voire un médecin gagner autant voire plus que la boutique de piercing du coin ou même que votre coiffeur (allez comparer les tarifs). Ils auront alors de quoi payer une indemnisation décente à leurs stagiaires. S'il devait y avoir des abus tarifaires, des structures se créeront de toute manière pour les dénoncer et pour aider les patients à mieux choisir leurs praticiens.
  • pourquoi ne pas laisser les entreprises faire ce qu'elles veulent... ce seront des sites comme NoteTonStage.fr, génération-précaire.org et autres qui alors participeront à informer ceux qui sont en recherche d'emploi des entreprises les plus humaines, les plus responsables, et expliqueront à celles qui le désirent des bonne pratiques, des abus à éviter, etc.

Avant les éventuels (et habituels) commentaires incendiaires envers les libéraux comme moi, je vous invite à lire les articles de Cécilie Cordier à partir desquels j'ai basé ce billet.

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